« Pas d’bras, pas d’chocolat ! ». Pour celui qui aurait vu récemment Intouchables et qui chercherait à attribuer cette réplique à quelqu’un, qu’il le fasse à Rayman. Rayman ? Mais si ! Ce personnage vidéoludique sans cou ni bras ni jambes ! Vous ne le connaissez pas encore ? Et bien, profitons de la sortie de sa nouvelle aventure, Rayman Origins (jeudi 24 novembre) pour nous intéresser à ce mythique protagoniste des jeux vidéo. Voici l'occasion de nous replonger dans cet univers féerique créé par le français Michel Ancel.
Rayman
Eh oui ! Pour ceux qui découvrent le personnage, son créateur n’est ni japonais ni américain, mais bien un gars de chez nous ! D’ailleurs, c’est à partir du succès du premier jeu de la saga, Rayman, que la « boîte » française Ubisoft va devenir aussi célèbre qu’elle l’est encore aujourd’hui (avec quand même les saga Prince of Persia, Assassin’s Creed, Splinter Cell et d’autres à son actif). C’est donc avec le jeu Rayman par lequel tout a commencé !
Et pourtant, en voyant le concept du jeu, il n’y a pas de quoi sauter au plafond (une aventure en 2D où l’on contrôle un personnage que l’on doit faire avancer dans des niveaux tout en évitant les obstacles et ennemis, tel un Mario-like). Les personnes qui feraient ce genre de remarques se seront sans doute arrêtés à la lecture de la jaquette du jeu sorti en 1995 sur PlayStation, PC, Saturn et Jaguar. Car il faut jouer à Rayman pour comprendre le phénomène : des graphismes d’une beauté inégalable dans le genre (riches en détails, très colorés, dignes d’un dessin animé ou bien même d’un tableau…), une animation incroyablement fluide (surtout pour l’époque), un héros charismatique aux mouvements uniques (lancer son poing, faire l’hélicoptère avec ses cheveux…).
Ce jeu à séduit pas loin de 4 millions d'aficionados des consoles Sony, faisant de ce titre l’un des plus vendus de la PlayStation, devant Tomb Raider II et Gran Turismo (il s’agit de l’exemple du Royaume-Uni). Un simple jeu qui est aujourd’hui le premier d’une longue série de jeux vidéo et autres produits dérivés, faisant de son protagoniste principal la mascotte d’Ubisoft pendant plusieurs années. Il n’y a pas à dire, Michel Ancel a fait très fort !
Rayman 2 : the Great Escape
Un succès qui, bien entendu, donna une suite quatre ans après sur PC et Nintendo 64 (en 1999) et un an de plus pour la PlayStation et Dreamcast (2000). Une suite toujours dirigée par Michel Ancel mais qui se montre en tout point différente de son prédécesseur. A commencer par les graphismes : pour surfer sur la mode de la 3D, le jeu laisse tomber les graphismes 2D pour adopter des décors et personnages en relief.
Autre changement : l’univers de Rayman ! Il se montre bien moins féerique et coloré, mais un peu plus mature et sombre. Mais cela n’enlève rien au personnage devenu mythique, qui se voit offrir une histoire convenable pour le genre tout en gardant son humour bon enfant (Rayman devant sauver son monde des griffes de Barbe-Tranchante et de ses Robots-Pirates), un gameplay approfondi (Rayman garde ses mouvements, en plus de chevaucher un missile à pattes ou bien de faire du ski nautique), de nouveaux personnages qui deviendront des incontournables de la série (Globox, Ly, les Ptizêtres, Ssssssam, Murphy, Clark, Barbe-Tranchante, Jano…), une ambiance sonore propre (d’excellents bruitages, Eric Chevalier à la musique, des doubleurs de qualité tel Emmanuel Garijo qui prêtera plus tard sa voix à divers personnages de films et dessins animés comme Anakin Skywalker) et surtout des graphismes 3D soignés.
En bref, après 3 ans de développement et avec un budget digne d’un film d’action de série B aux Etats-Unis, Rayman 2 : the Great Escape se montre être une suite tout aussi plaisante que le premier opus, suivant sa propre route tout en arrivant à garder son public de la première heure.
Rayman 3 : Hoodlum Havoc
La troisième aventure de Rayman, sortie en 2003 sur PlayStation 2, PC, GameCube et Xbox, n’a rien à envier à la réussite de ses prédécesseurs. Bien au contraire, Rayman 3 : Hoodlum Havoc est également un succès. Il devient même l’un des favoris de la saga, si ce n’est LE favori pour de nombreux gamers ! Pourtant, le personnage est toujours le même. Mais ce qui a marqué les fans, c’est un Rayman bien plus fun, charismatique et drôle, n'ayant rien perdu de son aura mythique. De même, l’univers du personnage a une nouvelle fois changé et se montre bien plus cartoonesque et loufoque qu’auparavant avec son histoire (aider Globox a recracher un maléfique Lum noir), ses nouveaux personnages (dont l’antagoniste se nomme… André !) et les nouveaux pouvoirs de Rayman (l’idée de changer de costume, par exemple), tout en restant dans l’esprit de la série. De plus, le thème musical du jeu, Maddler, a été réalisé par le groupe Groove Armada (ce qui est bien loin de l’univers d’Eric Chevalier).
En somme, une nouvelle aventure qui se renouvelle tout en gardant ce qui faisait le charme de la série, à savoir son gameplay, ses graphismes 3D, son univers, son ambiance sonore (Rayman garde la voix d’Emmanuel Garijo) et surtout son héros principal. Un troisième jeu qui prouve que Rayman n’est pas encore arrivé au bout de la route, comme ses autres « confrères » de la plate-forme : Spyro et Crash Bandicoot. On pourrait même le qualifier de « Mario français ». En tout cas, Rayman 3 : Hoodlum Havoc reste acclamé par les fans mais également par les médias du domaine vidéoludique qui l'encensent à la quasi unanimité.
Un héros multi-consoles
Bien entendu, succès oblige, Rayman ne s’arrête pas qu’au jeu de salon. Le personnage s’est également montré sur les différentes « Game Boy » de l’histoire du jeu vidéo (avec Rayman et Rayman 2). Mais la plupart des autres jeux du personnage de Michel Ancel ne sont que des produits dérivés, voire même que des « remakes ». Par exemple, Rayman Advance est une reprise du tout premier Rayman, ce dernier étant déjà « approfondi » avec Rayman Gold et Rayman Forever. Rayman : la Revanche des Hoodlums (également sur la même console) reprend la base scénaristique de Rayman 3 : Hoodlum Havoc mais dévoile une nouvelle histoire.
Le jeu qui a été le plus modernisé reste Rayman 2 : the Great Escape avec Rayman Revolution sur PlayStation 2 (qui reste la version la plus aboutie de cet opus, sortie fin 2000), Rayman DS sur Nintendo DS (reprenant la version de la Nintendo 64) ainsi que dernièrement Rayman 3D sur Nintendo 3DS (reprenant, quant à lui, la version Dreamcast). Egalement sorti sur PlayStation 2, PC, GameCube et Xbox, Rayman M (rebaptisé Rayman Rush pour la version de la première PlayStation) utilise l’univers de Rayman au service d’un jeu de courses et de défis. A prendre également en compte les autres jeux dérivés, comme un éditeur de niveau du premier jeu, Rayman Designer, ou des jeux éducatifs tels Rayman éveil et Rayman Junior. Bref, Rayman a su trouver sa place au sein de la communauté des gamers au fil des années et se pose désormais en icône incontournable du jeu-vidéo de plate-forme.
L'invasion des Lapins Crétins
A l’occasion de la sortie de la nouvelle console de Nintendo, la Wii, la saga Rayman et son créateur Michel Ancel ont donné naissance à un produit dérivé qui deviendra inoubliable par la suite : Rayman contre les Lapins Crétins, sorti fin 2006. Le début d’une longue série qui verra naître de nouveaux personnages qui restent encore dans nos esprits; il s’agit bien entendu des Lapins Crétins, ces petites bestioles blanches complètement déjantées hurlant à plein poumon « BWAAAAAAAAH ! » deviennent en un rien de temps les héros de ce tout nouveau party game.
Le succès est tel qu’une suite sera vite mise sur pieds, Rayman contre les Lapins encore plus Crétins, suivis d’autres épisodes tout aussi délirants (Rayman Prod’ présente : The Lapins Crétins Show, The Lapins Crétins : la Grande Aventure, The Lapins Crétins : Retour vers le Passé). De plus, les lapins fous envahissent d’autres licences (tel que Red Steel) ainsi que des publicités (dernièrement Renault). Une notoriété qui s’accroît à grande vitesse, au point qu’Ubisoft annonce en 2010 un partenariat avec Aardman pour lancer une série télévisée.
Et Rayman dans tout ça ? Car il ne faut pas oublier que les trois premiers jeux des Lapins Crétins portent son nom et que ces créatures proviennent de son univers. A croire que le célèbre personnage sans cou ni bras ni jambes n’intéressait plus personne à cause de l’engouement des Lapins qui, à la base, ne devaient être que des protagonistes secondaires d’un simple party game sur Wii; au point de s’être fait piquer la place de mascotte d’Ubisoft…
Rayman Origins
Il semblerait justement que Rayman ait manqué à tout le monde. Pour preuve, le célèbre personnage revient enfin dans une toute nouvelle aventure, Rayman Origins, cinq ans après l’arrivée des Lapins Crétins, dirigée par Michel Ancel (on ne change pas les bonnes habitudes). Et encore une fois, ce nouveau jeu marque de très grands changements dans la saga, ou plutôt de grands retours dans la série. En effet, les gamers reviendront en arrière question graphismes, retrouvant la 2D ainsi que les grandes bases de gameplay de la saga. De plus, au lieu d’être une suite, Rayman Origins se présente comme une préquelle à la saga, reprenant aussi bien les personnages du premier jeu (Bétilla, le Magicien…) que des suites (Globox, les Ptizêtres, Polokus, Murphy…).
Par contre, et c’est là que ce jeu se démarque du reste de la saga, les graphismes sont d’une beauté à couper le souffle, bien loin des décors colorés du premier opus ou bien de la 3D sombre ou cartoonesque de ses suites. Ce nouvel opus propose une animation d’une fluidité incroyable et magnifique à regarder, tout en s’approchant sur ce qui avait été fait sur Limbo, et en gardant le charme de l’univers de Rayman (coloré, bon enfant et loufoque).
En somme, Michel Ancel, avec une équipe de seulement cinq personnes, désire nous faire revivre (découvrir pour ceux qui seraient passés à côté) les aventures d’un personnage quelques temps tombé dans l’oubli, mais qui semble vouloir revenir sur le devant de la scène, et en plus grande forme que jamais !! N’oubliez pas, Rayman Origins sera disponible à partir du 24 novembre 2011. Une date à ne pas oublier !
Les jeux majeurs de la saga
_Rayman : 18/20
_Rayman 2 : the Great Escape : 17/20
_Rayman M : 16/20
_Rayman 3 : Hoodlum Havoc : 18/20
_Rayman contre les Lapins Crétins (sur Wii) : 15/20
_Rayman Origins : 19/20
(Les notes indiquées sont celles des chroniqueurs de jeuxvideo.com)
Il est désormais impensable que vous passiez à côté de ce mythique personnage. Toujours pas convaincu ? Vous dire qu’en 2006, environs 11 millions de jeux de la série ont été vendus, tout épisodes confondus, cela vous convient-il ? Et le succès du personnage de Michel Ancel n’est finalement pas prêt de s’évaporer. De plus, avec Rayman Origins, le célèbre héros démembré Rayman peut enfin revenir dans le cœur des gamers qui attendaient son grand retour après cinq ans d’absence. Aux vues du succès de la saga et de ce qu’à apporté Ancel à cet univers, nous pouvons espérer que Rayman nous éblouira encore pendant plusieurs années, voire pour toujours !
Rédacteur en chef du Vortex. Amateur de Pop-Corn.
Créateur de singularités.