Après une deuxième génération de consoles, place à la troisième ! Consoles de jeux vidéo dites de troisième génération, la NES de Nintendo est commercialisée en 1985 et devient la console la plus vendue au monde. Derrière, la Master System puis Master System 2 de Sega, l’Atari 7800 et l’Amstrad GX-4000 se partagent les miettes.
La NES lance Nintendo sur le marché du jeu-vidéo
Puissance : 8 bits.
Ventes : 62 millions d’unités.
Longévité : 1985/1995.
Design : L’habillage de la NES n’est pas franchement sexy, d’autant plus que la console n’est pas vraiment un monstre de puissance. Un choix délibéré de Nintendo qui cherche à faire un maximum d’économie en achetant les composants massivement. Le marketing à base de paquetages promotionnels sera sa meilleure arme.
Manette : Niveau design, ce joypad rectangulaire est tout sauf glamour. Par contre, la croix directionnelle de la Game & Watch est présente sur le joypad NES. Sa forme spécifique guide le pouce dans une des quatre directions, loin de l’imprécision de la plupart des joysticks. La prise en main n’a d’ailleurs plus rien à voir : le joypad NES est le premier à se prendre à deux mains, avec la direction d’un côté, et les boutons d’action de l’autre.
Support : Cartouche.
Meilleur jeu : The Legend of Zelda (Nintendo, 1986). Link, armé de son épée et de son bouclier, a fait rêver des millions de joueurs. Sauver la princesse d’Hyrule, Zelda, n’était pas une mince affaire entre l’exploration de la carte, la résolution d’énigmes, et les combats en temps réel. Un chef-d’oeuvre signé Shigeru Miyamoto.
Slogan : « Nintendo : plus c’est intelligent, plus c’est amusant ». Un slogan niais, qui cherche à rassurer les parents des joueurs du potentiel éducatif de certains jeux Nintendo.
Anecdote : Nintendo fait appel à Atari pour adapter la Family Computer au marché américain. Atari refuse pour mieux se consacrer à l’Atari 5200, ce qui n’empêchera pas la NES de connaitre un succès phénoménal avec Super Mario Bros. (40 millions d’exemplaires vendus). Le Japon profite du « Krach du jeu vidéo » pour devenir le premier pays sur le marché des consoles, détrônant ainsi les États-Unis.
> Plus d’infos sur la NES sur le site Triforce Geek
La Master System place Sega en outsider
Puissance : 8 bits.
Ventes : 13 millions d’unités.
Longévité : 1985/ 1990.
Design : Sega se démarque de l’aspect cubique de la NES avec une console pyramidale toute en longueur. Le choix de la robe noire à la place du blanc lui confère une aura captant l’attention des adolescents plutôt que des enfants.
Manette : Vous aurez sans doute reconnu le joypad NES. Ce n’est pas un hasard puisque la Master System est sortie juste après. Comme bien souvent dans le jeu vidéo, lorsqu’un concept fonctionne commercialement, il est aussitôt copié. Sega apporte sa pierre à l’édifice en ajoutant à la fameuse croix les diagonales, soit quatre directions supplémentaires.
Support : Cartouche.
Meilleur jeu : Golden Axe Warrior (Sega, 1991). C’est le Zelda de la Master System, dont la plupart des mécanismes sont repris à l’identique. Quelques nouveautés et une meilleure réalisation graphique évitent le plagiat direct de The Legend of Zelda. L’objectif est toujours d’explorer les donjons dispersés dans un monde brutalement soumis aux forces du mal. Beau, classique et corsé.
Slogan : « Sois sympa, branche-moi sur une Sega ». Votre télévision vous supplie de jouer à la Master System plutôt qu’à la NES. Tellement loufoque qu’on dirait une fausse publicité des Nuls ou des Inconnus.
Anecdote : Plus puissante que la NES, la Master System connait un destin moins prestigieux. La faute à Nintendo, conquérant le marché du jeu vidéo en premier, et verrouillant les contrats des éditeurs tiers. Sega doit alors fabriquer sa propre mythologie seul : Alex Kidd, Phantasy Star et Shinobi.
L’Atari 7800 remplace l’Atari 5200
Puissance : 8 bits.
Ventes : 3,7 millions d’unités.
Longévité : 1986/ 1992.
Design : Atari garde sa ligne triangulaire si caractéristique. Une console au style moderne avec sa bande alu, qui jette un coup de vieux au modèle « vintage » de l’Atari 2600 avec sa bande imitation bois.
Manette : Alors que les firmes japonaises misent tout sur la croix directionnelle, Atari persiste dans le mini joystick. Enfin, pas tout à fait : le stick pouvait se débouchonner, et faire place à une croix !
Support : Cartouche.
Meilleur jeu : Mario Bros. (Nintendo, 1988). Nintendo a adapté son jeu phare pour les trois consoles d’Atari, mais aussi pour une foule d’autres consoles (Intellivision, Apple II, Amstrad CPC, etc.). Quel plaisir de retrouver Mario sur une console concurrente !
Slogan : « Monkey business on the Monkey bars » (De la monnaie de singe dans une cage à singes). Slogan qui ne veut rien dire une fois traduit, puisqu’il s’agit de jeux de mots typiquement anglais. Atari savait qu’en axant sa communication sur les jeux Nintendo, l’Atari 7800 toucherait un large public.
Anecdote : Après le triomphe de l’Atari 2600, Atari signifie immédiatement « console de jeu » dans les années 1970. Nintendo est en train de lui prendre cette place dans les années 1980 avec la NES. Le « Krach du jeu vidéo » de 1983 provoque un traumatisme irréversible aux Etats-Unis.
Atari stoppe la production de l’Atari 5200 au bout de deux ans d’existence et un million d’exemplaires vendus. L’Atari 7800 fait un peu mieux au niveau des ventes, mais ne cache pas la situation financière préoccupante du constructeur.
L’Amstrad GX-4000 débarque après la guerre et ne fera pas long feu…
Puissance : 8 bits.
Ventes : 150 000 unités.
Longévité : 1990/ 1991.
Design : Une forme de vaisseau spatial aplati, avec des faux airs du Faucon Millenium de Star Wars. Amstrad signe une console racée, qui tranche avec le bloc NES et la pyramidale Master System.
Manette : Le joypad est, à l’image de la console, minuscule. Amstrad recopie le savoir-faire japonais avec la présence de la fameuse croix directionnelle.
Support : Cartouche.
Meilleur jeu : Robocop 2 (Ocean Software, 1990). Sorti en même temps que le film, Robocop 2 n’est pas un grand jeu vidéo, comme la trentaine de titres du catalogue de la console. Mais la difficulté à s’arracher les cheveux sied bien à l’esprit « 8 bits » de la GX-4000, sortie en pleine effervescence 16 bits.
Slogan : « On ne touche pas à ma console de jeux Amstrad ». Un Japonais vient de se prendre un coup de gourdin de la part d’un crocodile, mascotte d’Amstrad. Le symbole est clair : Amstrad entend assommer les consoles Sega et Nintendo… Sauf qu’il s’agit de la NES et de la Master System, alors que leurs grandes soeurs s’apprêtent à faire un triomphe en Europe !
Anecdote : Amstrad sort sa console bien trop tard : les consoles 16 bits de Sega et NEC étaient déjà commercialisées depuis des années sur leurs territoires, et leurs sorties européennes n’étaient qu’une question de semaines. La comparaison graphique entre la 8 bits d’Amstrad et la concurrence est sans appel. C’est la fin du constructeur Amstrad en 1991.
Sega commercialise la Master System II pour relancer ses ventes
Puissance/ Ventes : voir Master System I.
Longévité : 1990/ 1997.
Design : « Elle n’est pas vraiment belle. C’est mieux, elle est faite pour moi ». Cette chanson ringarde résume bien le concept de la Master System II à mes yeux.
Avec ses rondeurs, elle pourrait passer pour la petite Coccinelle de Volkswagen. Sega profite de cette version « slim » pour supprimer le bouton « Reset », et le port cartouche au format carte.
Anecdote : Ma 1ère console en 1990. Une émotion certaine quand on a dix ans et des étoiles plein les yeux à la sortie des bars et des salles d’arcade.
Une fois remis de la déception des graphismes, j’ai pu apprécier des jeux franchement durs et profonds à une époque où pouvoir sauvegarder était exceptionnel. Combien de fois ai-je failli devenir fou après une partie de Alex Kidd in Miracle World ?
Manette/ Support/ Meilleur jeu/ Slogan : voir Master System I.
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Rédacteur en chef du Vortex. Amateur de Pop-Corn.
Créateur de singularités.