Après une cinquième génération de consoles, place à la sixième : la guerre des consoles est lancée ! Sega tente de revenir dans la course avec sa Dreamcast qui n’aura pas le même succès que la PlayStation 2 de Sony qui poursuit sa domination sur le marché des consoles de salon. Microsoft fait sa grande entrée avec sa première Xbox et se paie le luxe de devancer Sega en terme de chiffre de ventes. Fort de son succès avec la Nintendo 64, Nintendo enchaîne avec un GameCube qui marquera bien moins les joueurs…
Dreamcast (Sega)
Puissance : 128 bits.
Ventes : 10 millions d’unités.
Longévité : 1998/2001.
Design : Sega recycle le design général de la Saturn, ce qui est encore plus frappant avec les Saturn japonaises (robe blanche). Mais la comparaison s’arrête là, car 100 bits (soit le triple de puissance) sépare les deux consoles.
Manette : Sega place sa nouvelle carte mémoire au beau milieu de la manette. Elle comportait un écran LCD pour jouer à des mini-jeux et collectionner des Chaos (sorte de Tamagotchi).
Support : CD (GD-ROM).
Meilleur jeu : Shenmue (Sega, 1999). Voici le meilleur jeu de Sega, toutes consoles et époques confondues. Ce jeu d’aventure à la 3ème personne est inclassable et inégalable. Avec 70 millions de dollars de budget, Shenmue n’avait pas le droit à l’erreur. Avec à peine plus d’un million de ventes, Shenmue entraina Sega à sa perte. Le plus beau suicide éditorial.
Slogan : « Dreamcast, conçue pour durer ». Jamais une console de Sega n’a plus mal porté un slogan : la console a eu une durée de vie foudroyante en raison de ses faibles ventes et des dettes importantes de Sega.
Anecdote : Ma 4ème console en 1999. Lors des fêtes de fin d’année, la 128 bits de Sega écrasait la concurrence sans pitié. Le savoir-faire de Nintendo et le marketing de Sony étaient dérisoires contre une telle puissance. Ce n’était pas « l’arcade à la maison » comme au temps de la Neo Geo : les jeux Dreamcast étaient visuellement encore plus convaincants que leurs versions arcades (Dead or Alive 2, Virtua Tennis 2, Soulcalibur, The House of the Dead 2, etc.). Hélas, Sega paye de plein fouet ses erreurs marketing passées (dettes accumulées à cause des échecs du 32x, Mega-CD et Saturn). C’est la fin du constructeur Sega en 2001.
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Playstation 2 (Sony)
Puissance : 128 bits.
Ventes : 147 millions d’unités.
Longévité : 2000/-.
Design : La forme massive et monolithique noire évoque « 2001 : l’Odyssée de l’espace ». Je ne me suis pas prosterné devant elle à cause de mon amour pour Sega.
Manette : Sony ajoute deux sticks d’excellente qualité au joypad PS1, ainsi qu’une prise en compte dans les jeux de différents degrés de sensibilité suivant la pression sur le stick et les boutons. Simple et furieusement maniable.
Support : DVD.
Meilleur jeu : Grand Theft Auto III (Rockstar, 2001). La simulation de gangster se double d’un regard corrosif sur la société américaine. Politiquement incorrect et indispensable. Seul regret : une pléiade de bugs malvenus.
Slogan : « Un rêve pour tout joueur normalement constitué ». Un joueur dort, non pas le sexe en l’air (comme l’angle de caméra le suggère), mais le pouce en l’air en rêvant à la PS2. Le slogan fait passer les fans des autres consoles pour des attardés.
Anecdote : Je hais cette console qui a enterré la Dreamcast à sa sortie sans le mériter (la supériorité graphique de la PS2 était largement exagérée par un marketing douteux). Mais je l’adore pour ses jeux typés adultes.
Xbox (Microsoft)
Puissance : 128 bits.
Ventes : 24 millions d’unités.
Longévité : 2001/ 2007.
Design : C’est la « grosse Bertha » des consoles. Elle a tout d’une Américaine gavée aux cheeseburgers. Microsoft a joué la carte de la surenchère.
Manette : A grosse console, grosse manette. La copie de la forme du pad Dreamcast et des 2 sticks PS2 est assez flagrante. Prise en main agréable pour les grosses paluches, un Caterpillar pour les petites.
Support : DVD.
Meilleur jeu : Halo : Combat Evolved (Bungie, 2001). En raison du fort piratage, Microsoft cherchait à faire migrer les joueurs PC vers sa console. Le FPS Halo propose une maniabilité déconcertante d’accessibilité et des graphismes qui font cracher les tripes de la Xbox.
Slogan : « Life is short. Play more ». Ecrasé par la PS2, Microsoft supplie les joueurs de « jouer plus », sous entendu, d’essayer sa console. Il faut dire que malgré son catalogue de jeux faiblard, la puissance graphique va à l’avantage de la Xbox.
Anecdote : Ma 5ème console en 2002. Avec la mort du constructeur Sega en mars 2001, je ne savais plus à quel saint me vouer. Hors de question de financer le « tueur Sony », d’autant plus que j’avais déjà fauté avec la PS1. Je me suis alors tourné vers Microsoft, qui avait récupéré la quasi intégralité des titres du catalogue Sega. Le temps de terminer Shenmue 2 et Halo en mode « Légendaire », je m’étais déjà lassé de la console.
Gamecube (Nintendo)
Puissance : 128 bits.
Ventes : 21 millions d’unités.
Longévité : 2001/2007.
Design : Une console en forme de petit cube. Quelle drôle d’idée ! Les lignes racées de la GameCube contrastent avec la couleur originale (violet flashy) et la poignée arrière, destinée à faciliter son transport. Nintendo s’adresse avant tout à son public habituel : les enfants.
Manette : Couleur flashy, boutons dispersés comme les pièces d’un puzzle… C’est l’OVNI des joypads. Sa version sans fil, la Wavebird, est l’occasion pour Nintendo de réfléchir à la future Wiimote. Mais comme ni le plan marketing ni le public ne sont prêts, Nintendo reporte le concept à la prochaine génération de consoles.
Support : DVD de 8 centimètres.
Meilleur jeu : Resident Evil 4 (Capcom, 2005). Le remake du premier Resident Evil m’avait scotché par sa beauté glacée. L’épisode 4 m’a estomaqué, même si je regrette l’abandon des énigmes pour un jeu de shoot de zombies. L’épisode 5, une caricature du 4, est franchement nul. Reviens, Shinji Mikami !
Slogan : « Get Cubed » (Deviens cube). Le slogan de Nintendo of America, une fois traduit par Nintendo France, pourrait passer pour vulgaire : « Encubez-vous » .
Anecdote : Ma 6ème console en 2003. J’étais tellement déboussolé par la mort de Sega que j’ai craqué pour le « diable Nintendo ». La Xbox ne m’avait guère inspirée, et la GameCube n’a pas su davantage me consoler (catalogue de jeu faiblard). Néanmoins, je me suis payé quelques fous rires sur Mario Kart, et une hallu sur Killer7.
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Rédacteur en chef du Vortex. Amateur de Pop-Corn.
Créateur de singularités.